Chronique 142: Earthside, A Dream In Static

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Eartshide à été la sensation de 2015 , il est vrai qu'il est extrêmement dur de rendre justice à l'album par des mots , tant le ressentis de cette expérience musicale peut paraître à la fois trop intense et abstraite pour lui trouver des qualificatifs , en effet les mots manque.
On navigue ici sur une mer de lumières et d’ombres, parfois sur des eaux cristallines et sereines parfois au cœur de tempêtes furieuses.

Earthside repousse les limites de l’expérience progressive, en mélangeant un large panel de sons, d’instruments, et des compositions de génies il faut le dire.
On sait d'entré de jeux qu'on aura le droit à un album unique, à quelque chose de particulier, "The closest i've come" morceau instrumentale monumentale et foudroyant, vous transpercera le cœur, cette virtuosité mis au service de l’intensité, ces variations, cette façon que le groupe a de se projeter d'un univers à un autre, on a énormément de mal à s''imaginer que c'est l'œuvre d'un groupe qui livre son premier opus et pourtant.
La transition est sans aucun doute l'une de leurs plus grande prouesse, la main de maître que garde le groupe sur ce qui peut paraître aussi inspiré qu'une improvisation fulgurante mais à la fois millimétré comme une symphonie me laisse abasourdit.
Nous sommes comme les témoins de la rencontre électrique de deux styles, le "jazz" et le "classique" qui auraient décidé de se lier dans le Metal.

Le génie des enchaînements et de l’instrumentation à la fois complexe mais à la saveur instantanée est aussi l'un des points fort de l’album, contrairement à beaucoup d'autres albums de prog, je n'ai pas eu besoin de m'imprégner lentement de l’atmosphère , de maîtriser la musique , non aussi surprenant que cela puisse paraître , la musique m'a tout de suite "invité " et je me suis sentis immédiatement dans mon élément .

J'ai ressentis la tension et la gravité sur " Mob mentality" et son orchestration magistrale ( le groupe à fait appelle au prestigieux orchestre moscovite MSSO, je vous laisse le lien du clip qui est aussi exceptionnel ), d'ailleurs ce mélange de genre à un impact vraiment incroyable, on ressent tout de suite la puissance d'un vrais orchestre et non de ces pseudo orchestres symphoniques fait à grand coup de logiciel, ici on nage dans le fantastique mais avec une impression véritable, une impression indélébile .
Le chanteur de " Seven Dust" est lui aussi appelé en renfort, et je dois dire que c'est carrément impressionnant, les instruments des deux univers rentrent en collision dans une véritable explosion symphonique et progressive, une aventure au multiples facettes contée par un véritable bon chanteur. " Mob mentality" est un des morceaux les plus significatif d'Earthside , provoquant un sentiment d'ivresse vertigineux, il est vraiment compliqué de décrire une pièce aussi riche, aussi intense, je ne peux que vous recommander de vous lancer dans votre propre aventure .
C'est aussi l'un des atout principal de cette formation, outre la virtuosité, la technicité des membres (jetez juste une oreille sur le jeux de batterie à la fois grandiose et émouvant) c'est ce génie dont fait preuve Jamie Van Dyk dans l'écriture et la composition. Comme une tache d'encre sur un fond blanc, chacun peut y voir une forme que son imagination assemble sous ses yeux, c'est le sentiment principal qui m’a frappé lors de l'écoute, la musique se matérialise sous nos yeux , et chacun à l'instar d'un nuage dans le ciel , peut y voir quelque chose que son esprit lui aura suggéré . Ce n'est pas pour rien que Jamie nous dira que le groupe a cherché à créer une musique très visuelle et multi -sensorielle, car on peut dire que c'est vraiment le cas ici.

L'album est divisé entre les parties instrumentales et les parties avec du chant, on peut dire que "A dream in static" à tendance à plus puiser ses racines dans le Djent et c'est pas pour rien que le chanteur de Tesseract a été invité , il fait d'ailleurs un boulot exceptionnel ici , j'aurais même l’audace de dire que cette pièce à la fois brute mais d'une finesse remarquable dans l'interprétation , surpasse amplement ce qu'il a pu faire sur "Polaris " .

L'imagination, l'inventivité et la fraîcheur au service de la création , je dois dire que Earthside m'a totalement impressionné, ce n'est pas souvent que l'on tiens une telle pièce entre les mains , une musique riche et complexe , gorgée d'émotions et de feeling, " Entering the light" est un de mes coups de cœur, cette pièce instrumentale illustre parfaitement mon ressenti vis à vis de l'album, c'est tout simplement épique , en simplement cinq minutes , Earthside nous livre un véritable récital de progressif, de l’orfèvrerie à tous les niveaux, ce jeu de batterie notamment, de la dentelle tout simplement .

Je me suis noyé dans "Skyline" emporté par les vagues jusqu'au large, ce sentiment incroyable de dérive sur un océan étoilé, l'ampleur poétique des mélodies, la sensation inouïe que procure se festin de sonorités tout est réunis ici pour vivre une expérience unique. Plus que de la musique, une fresque gigantesque digne de William Turner ou la lumière crépite au contact des flots.

La variation, la tension constante, cette dimension cinématique , je la ressent notamment dans l’enchaînement des morceaux, lorsque survient "Crater" LE MORCEAU de l'album, ce contraste saisissant avec "Skyline" qui lui nous imprégné d'un sentiment aérien, le retour sur terre est saisissant, voir brutal, on est précipité dans une sorte d' abysse (un immense cratère), le choix de Björn Strid ( soilwork) pour interpréter ce morceau relève tout simplement du génie.
La projection d'un univers plutôt positif et lumineux à celle de "Crater" est tout simplement impressionnante, l'impact est réel : bouleversant.

Sans aucun doute l'un des morceaux ou la tension dramatique est la plus forte, le chant maîtrisé de bout en bout, avec ce Growl assez propre et nuancé est une véritable réussite. La violence du choc, les secousses de l'impact. La fin est chaotique, le groupe semble déchirer l'espace-temps alors que Bjorn scande " You turn away" et que la guitare déferle dans le fond : grandiose et terrible à la fois.

Earthside nous livre ici une pièce de maître, mêlant les émotions de divers arts dans un seul, je n'ai rarement vu d’œuvres aussi intense, prenante, instantanée et aboutie, le plus impressionnant c'est que c'est un premier album, et cela ne présage forcément que du bon. Je ne peux que conseiller à nos lecteurs d'essayer, de se plonger dans cet océan de diversité, façonné par des architectes de génie, ou la symbiose entre le feeling et la technique n'a que rarement atteint un tel degré de perfection.

Note 5/5

Les points forts :

-La qualité des compositions, l'architecture de l'album fruit d'une -véritable recherche

-Le feeling , la tension que provoque chaque morceau

-L'impact visuel que cherche à provoquer le groupe

-Des musiciens au summum

-Une production assez chaude et authentique (voir l'interview)

-Le format 8 tracks (je le dis et redis y'a rien de mieux)

-La variété et l'alternance

Les point faibles :
Néant

Mes tops : The closest i've come , Crater , Skyline

Le clip : https://www.youtube.com/watch?v=WhtEusYxATQ

 

#CDW